La peau travaillée dans la culture chez les Massa du Cameroun et du Tchad. Get the full PDF

Fidessou Sylvestre …………………….…………………………………………27-46

Les sociétés traditionnelles africaines ont toujours reposé sur leurs us et coutumes. Les communautés du bassin du lac Tchad, en l’occurrence les Massa du Cameroun et Tchad ont eu pour identité culturelle la peau travaillée. Cette peau a toujours été arborée par les braves jeunes hommes qui pratiquent la cure de lait ou la lutte traditionnelle. La peau travaillée servait sur le plan culturel et chez les jeunes athlètes du gourouna à revêtir d’une part leurs flûtes et d’autre part comme un sarong qu’ils passaient autour de la hanche ; il jouait le rôle de kimono chez les Judokas. C’est d’autant que, jadis, tout homme massa en possédait une. Avec l’avènement de la modernité et de la mondialisation, le port de la peau travaillée est resté une pratique réservée aux cérémonies socioculturelles telles que les festivals, les danses organisées ça et là en milieux urbains pour commémorer le passé culturel. Par contre, en milieu rural, la fonction sociale première reste quelque peu préservée. Reposant pour l’essentiel sur les données empiriques, documentaires et archivistiques, l’étude prouve en dernière analyse que la peau travaillée a joué et joue encore un rôle essentiel dans les faits socioculturels chez les Massa de la vallée du Logone. Aussi, malgré les effets ‘‘dévastateurs’’ de la modernité, l’usage de la peau travaillée reste encore pérenne quoi qu’à une échelle réduite dans la culture de ce peuple.


Mots-clés : Peau travaillée, bassin du lac Tchad, modernité, vallée du Logone, Massa, mode de vie.